DU LABORATOIRE JUSQU’AU CHEVET DU PATIENT
La thérapie cellulaire comme arme thérapeutique; Dr Simon Turcotte poursuit son intention de rendre cette forme de traitement efficace pour plus d’un type de cancer
Par Renée Bernatchez
Dr Simon Turcotte a une expertise unique au Canada dans l’utilisation des lymphocytes T infiltrant la tumeur en tant qu’arme thérapeutique. C’est dans cet intérêt qu’il a été formé au National Cancer Institute, au sein du laboratoire d’un des pionniers de l’immunothérapie, Dr Steven Rosenberg. C’est aussi là qu’il a eu la chance d’apprendre qu’il est possible de guérir une personne ayant un cancer avancé et métastatique, réfractaire à la chimiothérapie conventionnelle, en utilisant ses propres lymphocytes T, issus de sa propre tumeur. « On a tout ce qu’il faut au CHUM pour donner accès aux québécois à cette nouvelle forme de thérapie anticancéreuse. Depuis le déménagement dans le nouveau CHUM, on met tout en place afin de pouvoir offrir cette nouvelle immunothérapie basée sur les lymphocytes T infiltrant la tumeur aux patients québécois. » Cette expertise, peu pratiquée au Canada, est une forme de thérapie qui se développe à grande vitesse dans certains centres aux États-Unis et en Europe. C’est cette forme de thérapie que Dr Turcotte et son équipe souhaitent développer.
La preuve du concept déjà publiée est la lumière pour résoudre un mystère
La thérapie cellulaire basée sur les lymphocytes T infiltrant la tumeur (TILs) a été développée par un chirurgien: Dr Rosenberg. A priori, la tumeur est réséquée chirurgicalement d’où sont extraites les lymphocytes anti-tumoraux recherchés, c’est donc une forme de thérapie qui fût développée par des chirurgiens.
Parmi l’éventail de cancers, Dr Turcotte s’intéresse particulièrement aux cancers hépatobiliaires et pancréatiques. D’un point de vue scientifique, la thérapie cellulaire basée sur les TILs peut être efficace pour n’importe quel type de tumeur solide. Comme tout bon clinicien-chercheur, il s’entête à la rendre efficace pour les patients avec les cancers hépatobiliaires et pancréatiques puisque jusqu’à présent, ces types de cancers ont moins bien répondu. L’objectif scientifique de son laboratoire est de résoudre le mystère à savoir pourquoi les immunothérapies basées sur les TILs ne fonctionnent pas pour ces deux types de cancers.
La preuve de concept de l’efficacité de la thérapie cellulaire utilisant les TILs, publiée dans la revue “Science” en 2015, a été réalisée au NCI au sein du groupe de Dr Rosenberg. Le succès de l’étude réside dans la survie d’une patiente ayant un cancer des voies biliaires métastatique. Cette patiente est guérie et elle vit grâce cette thérapie innovatrice. Donc il est connu que cette approche thérapeutique peut guérir ce genre de cancer, ce qui stimule et qui motive Dr Turcotte à continuer.
Cette survivante est une grande source d’inspiration pour Dr Turcotte. Elle est cette lumière qui justifie l’entêtement de comprendre et de rendre efficace la thérapie cellulaire utilisant les TILs pour les cancers hépatobiliaires et pancréatiques puis, éventuellement, pour une plus grande variété de cancers.